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Anyck Béraud et Sylvain Desjardins. (Photos Radio-Canada)

Février 2015

Une unité quasi générale

Les événements du 7 janvier 2015 resteront dans la mémoire de ceux qui les ont vécus dans les salles de rédaction et sur le terrain. Ce jour-là, Sylvain Desjardins, correspondant de la radio de Radio-Canada, était à Montréal. En quelques heures, il s’envole vers Paris. Anyck Béraud va l’épauler deux jours plus tard. Voici leurs réflexions sur cet événement qui a frappé le cœur de Paris et celui de tous les journalistes.


Anyck, vous avez été correspondante à Paris pendant quatre ans. Vous y êtes retournée comme envoyée spéciale pour couvrir les événements entourant Charlie Hebdo, dans quel état avez-vous trouvé la capitale française ?

J’ai trouvé Paris en état de choc. Et dans un climat d’unité que je n’avais jamais senti. Durant mon mandat, j’avais surtout vu les divisions se creuser au sein de la société entre la gauche et la droite, entre les diverses communautés et surtout vu des frondes antigouvernementales, lors de manifestations, par exemple, sur le projet de loi sur le mariage homosexuel.

Une unité quasi générale, parce que si l’indignation était palpable face aux attentats, pour dire non au terrorisme. Eh bien, les sentiments étaient plus partagés sur le travail de Charlie Hebdo : je l’ai notamment constaté en parlant à des Français de confession musulmane.


Sylvain, qu’est-ce qui vous a frappé dans cette couverture des événements en France ?

Je ne suis en poste à Paris comme correspondant que depuis quatre mois, et j’ai été impressionné par la qualité et la vitesse de réaction des médias français face à cette crise. Les chaînes d’information en continu étaient partout au bon moment, très efficaces, à l’américaine. J’ai aussi observé une grande solidarité entre journalistes, un respect qui n’est peut-être pas coutumier dans un monde de grande compétition.


Sylvain, est-ce un cliché de dire qu’il y aura un avant et un après-Charlie en France ?

Je pense que l’ensemble des événements resteront imprégnés longtemps dans l’imaginaire collectif français. La France a connu d’autres attentats terroristes au cours des dernières décennies mais celui- ci est plus fort parce qu’il secoue le fondement de valeurs occidentales comme la liberté d’expression. La manchette du journal Le Monde, « Notre 11 septembre », me semblait nettement exagérée mais avec le recul cela m’apparaît assez juste.


Anyck, les répercussions politiques de cet événement sont énormes ?

A court terme, je vois des retombées positives pour François Hollande et le gouvernement Valls. D’ailleurs, un sondage publié quelques jours après les attentats montre que leur cote remonte pour avoir bien géré la crise. Une bonne nouvelle pour la gauche souvent perçue comme étant « faible ». Et moins bonne pour l’ex-président Sarkozy, qui rêve d’un retour. C’est délicat pour lui d’être agressif dans ce climat d’union nationale.

A long terme, l’effet « chef de guerre » pourrait s’estomper pour François Hollande. Sans compter que les fractures sociales et communautaires sont toujours là. Et elles pourraient s’exacerber malgré les appels à l’unité et à la tolérance, les promesses de s’attaquer au problème de l’intégration. Un climat qui profiterait à Marine Le Pen. La chef frontiste fait aisément le lien entre immigration et montée de l’islamisme radical, et ça fait mouche chez une partie des Français.


Sylvain, vous avez été en Afghanistan cinq fois et là vous arrivez dans une grande capitale occidentale pour votre premier mandat de correspondant, au moment où les médias sont la cible des djihadistes... Quelle est votre réflexion sur cette ironie du sort ?

Je ne suis pas surpris. Les événements des dernières années au Moyen-Orient et en particulier la guerre menée par les pays occidentaux au groupe Etat islamique en Irak et en Syrie ont fait monter les enchères chez les djihadistes et leurs sympathisants. La France est un des pays européens qui compte le plus de ressortissants partis et revenus du djihad dans cette région du monde.

Mais c’est vrai, ces événements sont un rappel pour les journalistes : la couverture de crises violentes n’est pas strictement réservée aux journalistes en zone de guerre.


Propos recueillis par Claude Fortin


, Radio-Canada

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